Nous vivons dans une société qui nous infantilise. Heureusement, nous avons Dieu.

Il est des gens qui, en devenant adulte, rompent avec leur Seigneur. Je ne parle pas de ceux qui ne croient pas. Eux ont depuis longtemps mis une “croix” sur tout ce qui s’appelle religion et ils ont tourné le dos à toute notion du divin. Je parle des croyants et des croyantes, ceux et celles qui n’ont pas de problème à dire : “Nous croyons en Dieu.” C’est pour eux que ce message est adressé.

Je disais donc que lorsqu’on devient “grand”, lorsqu’on quitte le foyer de notre enfance, lorsqu’on se lance dans de grandes études ou qu’on débute une nouvelle carrière, on coupe ce lien fondamental avec le Seigneur… sans s’en rendre compte. Parce que nous sommes inondés de messages de ce type :

Vole de tes propres ailes

Sois le maître de ta destinée

Et depuis petit, on veut nous rendre fier avec ce genre de slogan : “Je suis grand maintenant.”

Et c’est ainsi que nous quittons papa et maman. C’est ainsi qu’on plonge dans ce monde terrible dans lequel nous vivons. Tête première. Sans bouée de sauvetage. En pensant savoir nager. Sans corde pour nous sauver… au cas où ça tournerait mal. Et on appelle ça l’âge adulte. L’âge des grandes décisions. C’est surtout l’âge des échecs et l’âge de la déception. C’est l’âge des erreurs amères qui coûtent cher, car nous avons rompu notre engagement avec Celui qui nous a voulu sur terre.

C’est le temps de me marier. Je choisis par moi-même. Erreur.

C’est le temps de fonder un foyer. De trouver un appart. Où vais-je habiter ? Je choisis par moi-même. Erreur.

C’est le temps d’acheter une voiture. Je choisis par moi-même. Erreur.

C’est le temps de trouver un travail. Je fais par moi-même mes recherches. Erreur.

Peut-être ne saisissez-vous pas où se trouve l’erreur à chaque fois. Mais je vais vous répondre de deux façons. La première : si on se trompe si souvent, si on est si souvent déçu, trompé, maltraité… c’est qu’il y avait erreur au départ. Quand on voit par exemple le taux de divorce dans notre communauté, on ne peut que se demander… peut-être y avait-il une erreur au départ ?

Ensuite, et c’est le point principal de cet article, il y a eu erreur au départ tout simplement car j’ai choisi par moi-même ! Pourtant, qui suis-je pour prendre des décisions dans ma vie ? Et c’est là le véritable problème. Nous avons oublié deux choses :

  1. Cette vie que je mène ne m’appartient pas. Pour preuve, je n’ai pas choisi de naître, d’exister ici-bas, et je ne choisirai nullement de mourir, et pourtant, je devrai tôt ou tard rendre l’âme ! Ou comme le verset sublime nous l’enseigne :

    إنا لله و إنا إليه رٰجعون

Ce qui signifie : À Dieu nous sommes, et à Lui nous retournerons.

2. Ce n’est pas à moi de prendre des décisions ! Pensez aux enfants. Peut-être que vous-mêmes êtes parents. Est-ce à l’enfant de décider… dans quelle école il ira ? Où il habitera ? Qui seront ses amis ? Ou bien est-ce vous, le parent, qui lui donnez ce qui est bon pour lui, et quand c’est dans son intérêt de recevoir. Vous choisirez pour lui la meilleure école. Vous ferez attention aux amis qu’il fréquente. Vous chercherez le lieu le plus propice à son épanouissement. Oui, car c’est à vous que revient la responsabilité, et c’est vous qui veillez sur votre enfant. Quant à nous, devenus adultes, nous pensons être devenus nos propres maîtres… et c’est cela la grande erreur ! Pourtant, Dieu dit :

و ما كان لِمؤمن و لا مؤمنة إذ قضى الله و رسوله امرًا ان يكون لهم الخيرة من امرهم

Ce qui signifie :

Et il n’appartient pas au croyant et à la croyante, après que Dieu et Son messager aient décidé d’une chose, de décider.

C’est peut-être dur à avaler pour nous, mais c’est la pilule amère qui redonne la vie au coeur :

Nous n’avons pas de mot à dire. Nous sommes ce que nous avons toujours été… des petits serviteurs, et le serviteur ne doit pas prendre sur lui de décider !

Imaginez un seul instant, un enfant qui veut décider pour lui-même ! Malgré qu’il ait un père et une mère, il leur tourne le dos, ou bien les oublie carrément, et il prend sa vie en charge. Quel malheur pour cet enfant ! Quel malheur pour nous alors… car nous avons fait la même chose en tant qu’adulte. Nous qui avons quitté maman et papa, nous voilà “maître de nous-mêmes”. Nous disons croire en Dieu, mais nous ne le prenons pas comme Maître dans notre vie. Nous décidons de tout, et Dieu nous laisse faire. Cependant, comme nous disons croire, Il demeure Bon et Clément. Comme nous Lui avons tourné le dos, Il nous a confié à la vie, et la vie est envers nous ingrate. À quand le retour ? Cela nous appartient !

J’ai écrit un poème qui exprime cette chute de l’homme, quand il décida d’être son propre maître. Vous pouvez le lire ici.

Devenir un homme

Tant et aussi longtemps que nous ne renouons pas avec Dieu, nous chuterons toujours davantage. Et si ceux qui ne croient pas vivent parfois une vie de misère, nous autres “croyants et croyantes” connaîtront les ténèbres de la misère si nous ne faisons pas demi- tour. Oui, car eux ont de la part du Seigneur cette vie éphémère. Quelle soit donc belle et confortable ! Mais nous qui prétendons croire… comment espérez une vie facile et oisive si nous tournons le dos au Seigneur pour lequel nous prions ?

Encore une fois, comparez le portrait de ces deux enfants : le premier grandit en compagnie de deux parents qui l’aiment et l’écoutent, le supportent et l’éduquent, lui donnant la chance de s’épanouir et de grandir. Le second n’a plus de parents, ou bien les a quittés, et il évolue seul dans cet univers. Lequel s’élèvera, et lequel sombrera dans la misère ? Tel est notre exemple. Nous avons un Maître, mais nous ne l’écoutons pas, ne lisons pas Sa parole, et nous prenons par nous-même toutes les décisions, car nous disons… c’est ma vie ! Que dîtes-vous d’un retour ? Comme cet enfant perdu, que dîtes-vous d’un retour à Dieu. En baissant la tête. En demandant pardon. En revenant à Lui repentant, Lui avouant : je me suis éloigné… j’ai pensé pouvoir vivre seul ma vie, mais je réalise que seul Toi peux pour moi. Je suis pauvre. Je suis faible. Je suis ton serviteur. Choisis pour moi.

Il fera de toi son protégé. Tu étais servile et un pion dans un univers hostile. Il fera de toi un homme, fort et fier, dans ce monde qui Lui appartient.

Ainsi, nous l’aurons compris, pour devenir un homme, il faut d’abord se réaliser dans notre tout premier rôle… celui de fier serviteur du Seigneur de l’univers.

Et les louanges sont à Lui.

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